Le garde champêtre

C’est dans l’aube, dans le village de Gyé-sur-Seine, que le Garde Champêtre a pris place dans un ancien dépôt SNCF. Ce lieu nous a été suggéré, à nouveau, par l’excellent livre « Sur les routes » et faisait partie des incontournables à faire durant notre voyage. Place au spectacle En nous stationnant, nous découvrons le grand potager bio, que nous longeons pour entrer dans le restaurant. Le hangar a été magnifiquement rénové, des matériaux de qualité avec le charme de l’ancien. Le cachet a été conservé: sol en terrazzo, belle charpente, larges ouvertures pour diffuser la lumière, mobilier type bistro, .. donnent du caractère à l’intérieur. Le petit plus; la cuisine ouverte qui laisse place au spectacle : ça s’agitent aux fourneaux comme une chorégraphie millimétrée, ça transpire l’échange, l’émulation, la passion et le plaisir de cuisiner. Les accents cosmopolites se mélangent et animent l’atmosphère du restaurant. Un menu simple et efficace A la découverte de la carte, nul besoin de trop en faire, 3 entrées, 3 plats, 3 desserts et un menu découverte: simple et efficace. Nous ne savons quoi choisir tellement tout semble excellent. 80% de ce qui est servi dans l’assiette vient du potager attenant, le reste venant d’une sélection de producteurs locaux. On se rend vite compte en regardant autour de nous que les plats sont raffinés, le premier coup de fourchette nous le confirme. Des associations nous faisant voyager aux quatre coins du monde, une explosion de saveur et de textures. Nous avons dégusté un demi pigeon au feu de bois, molé et pommes grillées, des cavatelli (petites pâtes maison à l’épeautre), sauce à la levure rôtie et chapelure, des aubergines fumées, sauce aux herbes du jardin et écume de mer, de la terrine de campagne divine, et nous avons même craqué pour les 3 desserts de la carte, tant tout nous faisait envie! A noter, le bon rapport qualité / prix ET la gentillesse et la disponibilité de l’équipe. Tentez l’expérience : Le Garde Champêtre, Route des Riceys, 10250 Gyé-sur-Seine Tél. : 03 52 96 00 06 Les Petites Routes de Laurence Guilloud et Fabrice Le Dantec édité chez Voyages Gallimard
La vallée du Célé

De retour de Gironde, nous avons décidé de passer par la vallée du Célé, histoire de prolonger notre séjour dans le Lot, région que nous avions fort appréciée à l’aller. Notre étape a démarré à Cabrerets, pour la pause déjeuner. La chaleur étouffante de cette journée nous a fait manqué de motivation pour cuisiner; nous sommes partis à la recherche d’un établissement sympa pour nous reposer et nous restaurer à l’ombre. Le hasard nous a guidé devant l’entrée d’un charmant jardin: des tonnelles anciennes ont été installées au milieu de la pelouse et des arbustes, non loin des falaises et d’un petit cours d’eau (malheureusement à sec). L’endroit nous semblait propice. La restauration a été simple mais efficace, et plutôt exotique: l’ensemble du personnel, à priori espagnol, ne parlait pas français. Un burger et un bon moment passé plus tard, nous avons pris la route jusque Figeac. Le chemin longe la rivière du Célé, qui ondule au milieu des falaises. Au fil de la route, ce parcours sauvage dévoile grottes, maisons troglodytes, vieilles pierres. De quoi en mettre plein les yeux au détour de chaque virage! L’idéal, pour les courageux, serait d’explorer cette vallée sur l’eau, en Kayak ou Canoé. Pour notre part, nous avons l’envie de la faire une prochaine fois à pied, en randonnée itinérante, pour apprécier autrement, encore plus lentement.
Saint-Emilion, mi-figue mi-raisin

Il nous semblait inconcevable de repartir de la Gironde sans passer par Saint-Emilion (33), village viticole incontournable de la région. Les quelques kilomètres de route pour rejoindre cette commune traversent les vignes des plus grands cépages. Nous reconnaissons les célèbres noms de domaines, le tout à perte de vue… jusqu’à l’entrée de l’un des plus beaux villages de France. Nous l’avons compris dès notre arrivée, nous ne sommes pas les seuls à vouloir emprunter les rues de cette cité, malgré notre passage matinal. Nous y retrouvons une très belle architecture et des rues bien entretenues. Mais tout est presque trop lisse et parfait. La sensation de « too much » se fait vite sentir, l’activité viticole y est devenue un étalage commercial dénué de charme. Un arrière goût de déception Soucieux de profiter du lieu avant l’arrivée des touristes, nous avons décidé d’y prendre notre petit déjeuner sur la place emblématique, au pied de l’église monolithe qui surplombe la ville. Malgré le cadre agréable, nous avons été très déçus: service expéditif, manque de qualité des produits proposé, prix excessif…Même impression en visitant le cloitre des Cordeliers: bel édifice du XIIIe siècle, classé Monument Historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, aux vitraux singuliers, rénové pour devenir une immense boutique de souvenirs et bar lounge. Etonnant pour un endroit riche en histoire, qui aurait mérité une autre destinée, pourquoi pas culturelle. Reste néanmoins la possibilité d’en visiter les caves. Le meilleur pour la fin Heureusement, en se perdant dans les rues, on peut encore y découvrir des endroits plus authentiques, à l’image de cette petite boutique qui vend cannelés et macarons des anciennes religieuses de Saint-Emilion dans une ambiance loin des commerces aseptisés du centre ville.
Le domaine de Julie et Jey

La finalité de notre périple, avant de reprendre le chemin du retour, était ce passage chez Julie et Jey. Une parenthèse dépaysante aux saveurs exotiques, à deux pas de Saint-Emilion (33). Un havre de paix verdoyant, perdu au coeur des vignobles, à l’abri des regards. La clé des vignes Nous avons passé un agréable moment avec ces deux anciens lorrains qui ont choisi de tout plaquer pour suivre le chemin d’une vie en accord avec leur envies: simplicité, quiétude, .. et bonne humeur. C’est avec passion qu’ils ont partagé leur aventure autour d’un barbecue improvisé, avant de nous laisser les clés de leur paradis pour une journée. Sous les bananiers flamboyants Le domaine se compose d’une roulotte, une tiny house, une cuisine d’été, un espace sanitaire, un potager et un étang, le tout respectant la nature et utilisant de l’énergie renouvelable. L’ensemble fait main, construit avec des matériaux de récupération pour réduire l’impact de ce lieu. Vous souhaitez profiter du domaine ? Plus d’infos ici
Les pigeons voyageurs

Les temps changent Ce voyage est aussi pour nous l’occasion de constater les dégâts du dérèglement climatique. Les signes s’accumulent sur notre passage: prairies brûlées, rivières à sec, chaleur intenable… Et l’omniprésence des guêpes en nombre qui viennent ternir nos pauses repas. Elles sont cette année particulièrement invasives, agacées, assoiffées et à la recherche avide de nourriture. Une parenthèse rafraîchissante Au terme d’une journée de route éreintante et sous un soleil de plomb, nous avons découvert dans le Lot un paysage déjà automnal. Heureusement, le joli accent occitan chantant de notre hôte nous a mis du baume au coeur, et nous avons été accueillis pour une nuit dans un ancien pigeonnier réhabilité en logement insolite. Après 4 nuits en autonomie, une douche chaude, des sanitaires et un lit plus spacieux sont appréciables. L’originalité du lieu et la petite piscine privée un vrai plus! Nous y avons passé une douce soirée dans l’auberge avoisinante. Une cuisine du terroir traditionnelle, une serveuse un peu perdue mais sympathique, un chef timide mais expressif dans l’assiette, une bonne adresse comme on les aime: simple et authentique. Ce passage éclair nous a donné envie de découvrir d’avantage ce département! Plus d’infos sur le pigeonnier cliquez-ici
Cantal le temps passe par la route

En faisant le choix de passer par la route plutôt que l’autoroute, on prend certes beaucoup plus de temps pour relier nos étapes, mais que d’avantages : 1- pas de frais péage 2- des économies de carburant car on roule moins vite 3- on profite du paysage 4- on découvre la France authentique 5- on se laisse naviguer par nos envies… Pas besoin de se presser, c’est les vacances… Nous avons profité des petites routes pour traverser le Cantal, et quel bonheur !
Avis de tempête sur Léon

Voyager en van, c’est accepter de devoir changer ses plans. Parfois, il s’agit des aléas de timing: on établit un programme, mais au fil du chemin, on décide de s’arrêter pour visiter un joli village, acheter nos victuailles ou rechercher de l’eau. Les caprices de la météo et le réchauffement climatique font également que parfois le planning peut changer. En choisissant ce mode de vacances, on doit être en mesure d’accepter cela. Quand le van récolte la tempête Nous avons pour habitude de vérifier chaque jour les applications météorologiques: une vigilance jaune est annoncée et un peu de pluie. Nous avons choisi un joli spot avec vue imprenable sur la vallée, à côté d’une église. Une fois sur place, le ciel s’est chargé au loin de gros nuages menaçants et nous avons vu l’orage arriver vers nous… La grenouille s’est bien trompée. L’averse s’est transformée en colère du ciel: vent violent, grêle, tuiles tombées et chaises de jardin qui valsent. Une fois la tempête passée Aucun dégât fort heureusement constaté, mais nous n’étions tout de même plus très rassurés de rester à cet endroit en hauteur. Nous avons donc recherché un autre spot, moins à l’emprise du vent. Nous avons constatés en chemin les conséquences de cet épisode avec beaucoup d’arbres couchés sur le chemin. Être plus observateur de ce qui se passe autour de nous, nous incite aux choix de prudence et à faire face aux galères. Cet évènement remet l’église au milieu du village: nous ne sommes pas maîtres devant la nature. La déconvenue fait place à l’inattendu Cet événement imprévu a permis la découverte du village voisin. Verneuil en Bourbonnais (03), un bourg médiéval aux jolies maisons et ruelles, décorées d’épouvantails réalisés par les habitants, charmante tradition locale.
Tonnerre de Brest

Tonnerre (89): notre première destination Influencés par la lecture de l’ouvrage « Les Petites Routes », nous avons démarré notre aventure par cette bourgade endormie. Bien qu’elle ne paie pas de mine de prime abord, elle réserve quelques surprises: la vieille chocolaterie abandonnée ou encore la mercerie de Bernadette. Véritable caverne d’Ali Baba hors du temps, ce joyeux « bordel organisé » où rien ne manque est tenu par une passionnée qui connait son magasin comme sa poche. Au delà de ses excellents conseils pour nos achats, Bernadette nous a expliqué les curiosités à voir dans sa ville. Sur le territoire du Serein Après notre visite, nous avons repris la route à travers les champs vallonnés, jusqu’au village de Noyers sur Serein (89), où nous avions repéré un emplacement pour la nuit au bord d’une rivière et à l’écart des habitations. Séduits par le charme de cette cité médiévale, nous nous sommes empressés d’aller nous perdre dans ses ruelles. Passage obligé par le café du coin avant de rentrer au van, pour y déguster un verre de Chablis… tellement agréable que nous repartirons avec une demi-bouteille pour accompagner notre diner! Nuit paisible et ciel étoilé à l’abri de la pollution lumineuse au rendez-vous.